Fonds Claude Raimbourg (120FI)

Ces archives graphiques proviennent de l’atelier de gravure de Claude Raimbourg situé à Cayeux-sur-Mer.

Ces archives ont fait l’objet d’un don de Claude Raimbourg aux Archives départementales de la Somme à Cayeux-sur-Mer le 10 décembre 2021. Claude Raimbourg a ajouté au premier don une série de portraits d’écrivains en octobre 2022.

  

Claude Raimbourg est un graveur à la pointe-sèche, à l’aquatinte, au burin, sur bois et au carborundum.  Ce fonds comprend plus de 300 gravures numérotées (dont des doubles qui n’ont pas été répertoriés), 474 plaques gravées sur métal, plexiglas et bois, des dessins ainsi que quelques papiers personnels et d’archives témoignant de l’activité de l’artiste (affiches, cartons d’invitation, articles de presse).

  

Les 291 gravures ont été numérisées et sont uniquement accessibles sur le site internet des Archives départementales de la Somme via ce formulaire de recherche.

Les plaques gravées sur bois, plexiglas et métal (cotes 120 Fi 322 à 795) ne sont pas communicables car difficilement manipulables (contraintes techniques).

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Biographie

Claude Raimbourg est un graveur né le 2 mars 1935 à Paris où il a vécu avant de s’installer à Cayeux-sur-Mer. Curieux et imprégné d’une éducation artistique, il est également peintre, dessinateur, écrivain, sculpteur, conférencier, et metteur en scène français.

Claude Raimbourg est le fils du comédien Lucien Raimbourg (1903-1973), qui a joué dans la troupe de Jean Vilar au Théâtre national populaire, et de la pianiste Alice Gruet (1899-1985). Lucien Raimbourg a fait participer son fils à son cours d’art dramatique, le faisant côtoyer, outre Samuel Beckett, avec qui il se lie durablement d’amitié, Pierre Prévert, Roger Blin, Eugène Ionesco et la poétesse Claire Goll (amie de Rainer Maria Rilke). Lucien Raimbourg le fait baigner également dans l’univers du cirque dès son enfance avec Annie Fratellini et le clown Rhum. Il a reçu une éducation pluridisciplinaire. Son grand-père, le peintre Hyacinthe Louis Raimbourg (1870-1960), condisciple de Georges Rouault, l’a quant à lui initié aux arts graphiques et à la musique.  

Claude Raimbourg a été élève à l’Institut catholique de Paris jusqu’à l’obtention d’un diplôme d’éducateur spécialisé. Il étudie simultanément la gravure dans les ateliers parisiens, notamment chez Jean Attali. Il y rencontre alors Anne-Marie Leclaire qui devient son épouse et partage ses activités. Il travaille très tôt dans les arts graphiques et dès 1955, il fait sa première exposition à Montmartre. Ce n’est qu’à la fin des années 1970 que ses activités artistiques portent exclusivement sur la gravure : cela concerne son enseignement à la « Maison pour tous » de Ville-d’Avray (Hauts-de-Seine), dans leur atelier parisien de l’avenue de Saint-Ouen et à l’Académie Goetz-Daderian, sa production personnelle et l’impression de ses gravures. Henri Goetz, l’un des derniers représentants de l’École de Paris, charge définitivement Claude Raimbourg et Anne-Marie Leclaire d’assurer, en tant que « taille-douciers », l’impression de ses propres gravures. L’admiration et l’amitié qui lient Claude Raimbourg à Henri Goetz l’ont conduit naturellement à devenir son imprimeur privilégié.

Claude Raimbourg et Anne-Marie Leclaire sont à l’origine de la création du « Groupe Corot » qui a initié le Salon annuel de l’estampe de Ville-d’Avray, dont l’un des buts est de décentraliser les expositions, de travailler de concert avec les banlieues et de rechercher de nouveaux talents. En 1997, le salon de l’estampe a ainsi exposé 400 artistes et mis en place quelque 25 expositions particulières. De 1980 à 1991, Claude Raimbourg et Anne-Marie Leclaire ont ouvert chaque été l’École de gravure de Levens dans les Alpes-Maritimes.

Après 1997, Claude Raimbourg et Anne-Marie Leclaire se sont installés à Cayeux-sur-Mer, dans la Somme, où ils ont poursuivi leurs travaux de création et d’enseignement.  

Claude Raimbourg était également membre du Comité national de la gravure française. Parallèlement à sa principale activité de graveur, il a poursuivi un travail d’écrivain et de metteur en scène.

Citations

« La gravure, c’est d’abord de l’artisanat parcequ’on se sert d’un outil pour la réaliser. Et ce que j’aime surtout, c’est qu’il n’existe pas de repentir. » (Claude Raimbourg).

« La gravure offre le summum du plaisir artistique ; j’entretiens avec elle des rapports passionnés. Elle est le dessin pur. Derrière l’estampe, il y a tout un métier artisanal qui est extraordinaire : la préparation des plaques, le subtil dosage des vernis, le mouillage des papiers. » (France-Soir ouest, jeudi 22 juin 1989).

« L’eau-forte ou la pointe sèche, l’aquatinte ou les rehauts de carborundum se montrent ou se cachent pour affranchir la pureté du graphisme ou pour enrichir les résonances de la sensibilité. Raimbourg ne travaille pas sur le motif et ne multiplie pas les études préparatoires. Tout est pensé avant l’incision rapide, sur le cuivre ou le zinc. La diversité des sujets et des expressions nous confronte à la fête des frères Fratellini, à la gravité du visage de Beckett. Nous voyageons en Grèce et en France. Un sens évolutif de l’humanité se dégage des 3 états de La création du monde et de la Naissance de Vénus. » (Les nouvelles de l’estampe, juillet 1997).

« Claude Raimbourg est un artiste plein d’imagination qui sait varier ses techniques comme ses sources d’inspiration. J’ai vu de lui des œuvres exécutées avec des bouts de bois auxquels il avait su donner de la vie. L’ensemble exprime la générosité de l’artiste, telle qu’elle se manifeste aussi dans la vie où il ne cesse d’aider et d’encourager des artistes jeunes et moins jeunes. A une époque où l’enseignement de la peinture et du dessin est tellement négligé, il est heureux qu’il existe encore des maîtres de cette classe. » (Hélène de Beauvoir).

  

Chronologie

1955 : première exposition personnelle à Paris « Masques de clowns » : thème inspiré de l’art du cirque (art circassien) que l’on ne cessera de retrouver tout au long de son œuvre.

À partir de 1963 : engagement d’une démarche socio-éducative à travers :

  • L’enseignement de la gravure au centre culturel de Ville d’Avray ;
  • L’animation de classes et groupes sur le thème de l’estampe : maisons de la culture, centres culturels, bibliothèques ;
  • L’enseignement dans son atelier et à l’Académie Goetz (formation des graveurs et correction de peinture).

1975-1980 : création du « Groupe Corot » et de l’association « le jour et la nuit » du salon annuel de l’estampe qui traduisent un engagement dans une action didactique.

1980 : création du salon itinérant de l’estampe en banlieue parisienne, lyonnaise, etc.

1980-1989 : « taille-doucier » du peintre-graveur Henri Goetz. Nombreuses expositions dont celles à thème : travaux sur le théâtre, visages, le cirque bleu, la tauromachie, etc.

1997 : « la gravure dans tous ses états » médiathèque de Tarbes avec l’accueil de plus de 400 enfants.

1998

  • « Visages », bibliothèque du quartier Laubadère à Tarbes (Hautes-Pyrénées)
  • Librairie l’Alinéa - Martigues (Bouches-du-Rhône)
  • « Le jour et la nuit », château des Clayes-sous-Bois (Yvelines)
  • « L’art taurin », Arles (Bouches-du-Rhône)
  • « Monotypes », chapelle Saint-Sulpice à Istres (Bouches-du-Rhône)
  • « Gravures »centre culturel d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine)
  • « Peintures-gravures-sculptures » au Musée de Lescar (Pyrénées-Atlantiques)
  • Commissaire de l’exposition « André Derain, graveur », ancien Carmel à Tarbes

Expositions permanentes : 

  • Galerie Actée à Charenton (Val-de-Marne). 
  • Bac art studio à Venise.