Concours régional agricole d'Amiens de 1860 : la foule rassemblée près du chapiteau accueillant les lauréats du concours. A gauche, on distingue quelques boxes avec des chevaux. "[...] Après Melun, Versailles et Saint-Quentin, c'était au tour de la ville d'Amiens à faire les honneurs du concours de 1860. C'était parmi les agriculteurs du département de la Somme que la commission spéciale devait choisir l'heureux lauréat de la prime d'honneur. Aussi, l'ancienne capitale de la Picardie s'était-elle mise en fête et avait-elle déployée toutes ses séductions pour recevoir dignement les hôtes que lui apportaient les chemins de fer et qu'amenait en foule de tous les points de la région l'attrait du concours. Elle avait ouvert ses musées afin de montrer aux étrangers toutes ses richesses artistiques ; une exhibition horticole avait été organisée au Musée Napoléon, et en même temps une exposition archéologique avait réuni à l'hôtel de ville, par les soins de la Société des Antiquaires de Picardie, tous les objets d'art disséminés, sur tous les points du département, dans les demeures privées. Le 26, dans le jardin de la bibliothèque communale, on a inauguré la statue de Lhomond, un des grammairiens assurément les plus populaires et dont il est difficile que chacun de nous n'ait pas conservé le souvenir. Enfin, le dimanche, après la distribution des récompenses, un banquet de six cents couverts a été offert par le comice de la Somme dans la vaste gare de chemin de fer, aux autorités du département, aux lauréats du concours et aux nombreux invités. Pour clore les fêtes du concours, la ville avait préparé une grande cavalcade historique qui devait représenter la cérémonie de l'hommage rendu pour le duché de Pinthieu par Edouard III, roi d'Angleterre, à Philippe de Valois, roi de France en 1329. Pour Amiens, répondre aux exigences du programme imposé par l'autorité, était chose facile, car peu de villes possèdent des emplacements plus beaux, plus vastes, plus appropriés à ces solennités. La ville pouvait donc être assurée d'avance de ne point manquer d'espace. Elle a à sa porte la Hotoie, magnifique promenade plantée d'arbres, qui couvraient par leur ombrage les boxes et les parcs destinés aux animaux ; en même temps les instruments et les macines avaient trouvé facilement à se palcer et même à s'exercer dans les vastes prairies qui font partie de cette belle promenade. L'eau y éta à proximité et en abondance, ce qui est un point essentiel. [...]"

LA HOTOIE