"Dons de mémoire" 2013-72 : archives de la famille Titrant

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Cote/Cotes extrêmes

134J96 (Cote(s))

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"Dons de mémoire" : collecte d'archives privées sur la Grande Guerre

Présentation du contenu

La famille Titrant a confié aux Archives départementales de la Somme la numérisation d'un ensemble de documents ayant appartenu à leur ancêtre Eugène Leclercq.

Eugène Leclercq est né le 17 juin 1887 à Auchy-les-Hesdin dans le Pas-de-Calais. Il est le fils de Joseph Leclercq, ouvrier de filature, et d'Adèle Schots, ouvrière de filature.

Rappelé à l'activité par suite de mobilisation générale, il arrive au corps le 4 août 1914. Fait prisonnier le 7 septembre 1914. Il est interné à Randa (Suisse). En 1915, il se trouve dans le camp de prisonniers de Sennelager (Allemagne) Camp 1, 22e Cie, 6e bataillon, puis est détaché à Hervest Dörsten. Rapatrié le 5 décembre 1918 en France, il décède quelques jours plus tard, le 10 décembre 1918, chez lui à Marles-les-Mines (Pas-de-Calais), à l'âge de 31 ans.

Ces documents montrent l'ambivalence d'un homme en captivité qui, d'un côté, rassure sa famille dans une correspondance sobre, mais d'un autre côté montre toute sa souffrance dans un carnet plus intime.

Carnet intime de captivité d'Eugène Leclercq

Cote/Cotes extrêmes

134J96 (Cote(s))

Date

1914-1917

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives départementales de la Somme

Caractéristiques physiques

carnet

Origine

Leclercq Eugène Alfred (1887-1918), houilleur

Biographie ou Histoire

Eugène Leclercq est né le 17 juin 1887 à Auchy-les-Hesdin dans le Pas-de-Calais. Il est le fils de Joseph Leclercq, ouvrier de filature, et d'Adèle Schots, ouvrière de filature.

En 1907, lors du recensement militaire, il est domicilié à Lapugnoy. Il dépend alors du bureau de recrutement de Béthune et porte le n° de matricule 1192. (Archives départementales du Pas-de-Calais, cote 1R8229).

Il réside ensuite à Marles-les-Mines, rue du Marais, où il exerce la profession de houilleur. Il est marié à Albertine Morieux.

Rappelé à l'activité par suite de mobilisation générale, il arrive au corps le 4 août 1914. Fait prisonnier le 7 septembre 1914. Il est interné à Randa (Suisse). En 1915, il se trouve dans le camp de prisonniers de Sennelager (Allemagne) Camp 1, 22e Cie, 6e bataillon, puis est détaché à Hervest Dörsten. Rapatrié le 5 décembre 1918 en France, il décède quelques jours plus tard, le 10 décembre 1918, chez lui à Marles-les-Mines (Pas-de-Calais), à l'âge de 31 ans.

Présentation du contenu

Eugène Leclercq est fait prisonnier le 7 septembre 1914. Il est interné en Allemagne. Durant ses années de captivité, il entretient une correspondance régulière avec sa femme, Albertine Morieux, sa famille (parents, oncles et tantes) et ses amis. Il dresse consciencieusement une liste de toutes les correspondances envoyées durant cette période d'internement et recopie soigneusement un double de ses lettres sur un carnet. Il parle finalement très peu de ses conditions de captivité et s'intéresse surtout à demander des nouvelles des uns et des autres et de rassurer sa femme et ses parents qu'il reçoit bien les colis et qu'il est en bonne santé.

Sur ce second carnet, il écrit des poèmes et des pensées (de lui ou de ses camarades), recopie des informations des bulletins officiels du camp, relate des évènements marquants. A la lecture de ce second carnet, plus intime, on ressent cette douleur et cette souffrance qu'il ne faisait aucunement transparaître dans les lettres adressées à sa famille. Voici quelques extraits de ce carnet :

"Loin d'eux. Séparés des parents, des êtres que l'on chérit. Eloignés de la France où vivent les amis. N'ayant avec eux tous, noble correspondance. Ne pouvant même pas leur dire nos souffrances. Et ne rien savoir d'eux, voilà les plus grands maux. Le plus flagrant des crimes, le plus grand des fléaux, A fondu sur la France, partout pour la gloire, Gardant au fond du coeur, l'espoir de la victoire. Enthousiasmés, heureux nous sommes partis, Rien ne nous faisait peur, sauf celui d'être pris (Foignet, le 16-2-1915)."

"Dicours prononcé sur la tombe du camarade Henri Lefebvre décédé subitement à Sennelager. (par le Caporal Buittard) le 1er décembre 1914: Au moment où la fière espérance de revoir notre chère et belle Patrie, grandit dans chacun de nous. Pour notre cher camarade Henri Lefebvre une tombe cruelle s'entrouvre, il y disparaît avec ses projets, les plus chers et les plus nobles [...]. Le service Funèbre était conduit par 50 hommes de la 22e Cie, était également présent le lieutenant allemand Gulner, commandant le Camp n° 1. Au cimetière, un général allemand et son officier d'ordonnance rendirent les honneurs à la dépouille mortelle. Deux couronnes en branches de sapin d'un travail soigné avaient été faites par nos camarades, avec une bande blanche portant l'inscription en bleu suivante : "1° A notre frère d'armes - 2e A notre cousin". La conduite des officiers allemands en cette circonstance fut des plus correctes. [...]."