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"Dons de mémoire" : collecte d'archives privées sur la Grande Guerre
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La famille Dupont a confié aux Archives départementales de la Somme la numérisation de documents concernant la famille Tacquet à Abbeville, notamment les journaux intimes de Suzanne et Magdeleine Tacquet.
M. Dupont écrit : "Magdeleine et Suzanne Tacquet ont respectivement 18 et 21 ans quand la guerre éclate en 1914. Elles sont les deux filles d'un médecin d'Abbeville. Catholiques et patriotes, elles écrivent quotidiennement dans leurs carnets intimes... Très vite, la guerre devient le sujet principal de leurs écrits, et sans s'en rendre compte, elles y laissent un témoignage riche et précieux concernant cette époque douloureuse. Pendant 4 ans, Abbeville est une ville de garnison située à seulement 40 km du front et est parfois bombardée, aussi, la famille Tacquet se réfugie souvent à Cayeux-sur-mer où elle passe traditionnellement l'été."
Au travers de ces différents documents de famille, on suit également le destin tragique d'un jeune soldat, Lucien Thiébaut (1894-1917) originaire d'Anizy-le-Château (Aisne), qui est le "filleul de guerre" de Madame Tacquet.
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Particularité physique
Origine
Biographie ou Histoire
Magdeleine Tacquet est née à Abbeville (Somme), le 23 septembre 1893. Elle est la fille d'Ernest Tacquet, docteur en médecine à Abbeville, et de Céline Vincent.
Dès 1912, tout comme sa soeur Suzanne, elle rédige un journal de bord qu'elle tient à jour durant la Grande Guerre.
Ce journal met en lumière la vie quotidienne des populations civiles à Abbeville et à Cayeux-sur-Mer à la veille et pendant la Grande Guerre : les joies, les rencontres, le quotidien, puis soudain l'inquiétude d'une guerre imminente suivie des peurs et angoisses d'un front qui se rapproche, le décor d'une ville devenue un immense casernement pour les troupes anglaises, l'annonce de la mort de jeunes hommes de leur entourage, l'espoir, etc.
Ce journal permet aussi de suivre le parcours d'un jeune soldat, Lucien Thiébaut d'Anizy-le-Château, dont la marraine de guerre n'est autre que la femme du docteur Tacquet. Les deux soeurs, Suzanne et Magdeleine, se prennent d'affection pour ce jeune et brave soldat dont elles parlent régulièrement dans leur journal de bord.
Lucien Thiébaut est né le 15 juin 1894 à Anizy-le-Château. Domestique de ferme, il est le fils de Jules Thiébaut et de Julia Fétizon. Il est incorporé en septembre 1914, au 3e Régiment de Cuirassiers, puis passe au 43e Régiment d'Infanterie en octobre 1914 avant de rejoindre le 156e Régiment d'Infanterie le 4 janvier 1915. Le 11 août 1916, il est décoré de la Médaille Militaire pour sa bravoure au combat. Il meurt au combat le 16 avril 1917 à Moussy (Aisne). Il décoré de la Croix de Guerre avec Palme à titre posthume.
Présentation du contenu
Voici quelques extraits choisis de son deuxième carnet :
- Samedi 31 octobre [1914] : [...] Cette nuit on a entendu le canon et toute l'après midi [...]. Ce matin une autre dépêche nous a mis en émoi, le lieutenant André Dallery a reçu 7 blessures. Hélas pensions-nous, 7 blessures peut-être est-il déjà mort. Heureusement, vers le soir, nous apprenons qu'il est guérissable, tant mieux. Il y a déjà tant de morts. Le fils de M. de Gandis est prisonnier. On murmure la mort de Paul Magneron ? ! [...]
- Dimanche 22 novembre [1914] : [...] Hélas, M. Godet est bien mort. On avait eu quelque espoir qu'il était blessé [...] que de morts ! Tous les jours c'est plusieurs que l'on amène au cimetière. Je suis sûre qu'il y en a déjà plus de 100. [...] Mort de Pierre Fréville, marchand de charbon célibataire, aussi de Paul Magneron, du jeune Mauger [...] Edouard Caudron, frère de Jules père de 8 enfants qu'il laisse sans ressources [...]
- Vendredi 25 décembre [1914] : Les anglais ont raboté tous les dindons et les oies qu'ils ont trouvé pour fêter Christmas [...]
- Vendredi 12 mars [1915] : J'apprends à l'instant la mort au champ d'honneur de Henri Boulanger [...]
- Samedi 3 avril [1915] : [...] Maurice et moi avons porté à la poste un paquet pour Lucien Thiébaut. Que je suis sotte de n'avoir encore parlé de ce pauvre petit soldat. C'est le "filleul" de maman, il n'a écrit que 2 fois mais il semble être un bon petit garçon, tout jeune, il a 20 ans, et depuis 4 mois il est dans les tranchées près d'Ypres, sans nouvelles de ses parents, puisqu'ils sont depuis août envahis par les Allemands, ni de ses 2 frères soldats (que sont-ils devenus ?), il a de plus un autre jeune frère qui doit (il n'en sait rien) partir avec la classe 15 [...]. C'est un brave enfant plein de courage et tout prêt à faire son devoir ! C'est un brave petit coeur qui aime beaucoup la France et ses parents, c'est avec attendrissement qu'il parle de sa mère. Oh ! Je l'aime pour toutes ces belles qualités ce cher petit français !
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