"Dons de mémoire" 2013-109 : archives de la famille William

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Cote/Cotes extrêmes

134J131 (Cote(s))

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"Dons de mémoire" : collecte d'archives privées sur la Grande Guerre

Présentation du contenu

La famille William a confié aux Archives départementales de la Somme la numérisation d'un ensemble de documents concernant leur ancêtre Emile Sueur.

Emile Sueur est né le 14 janvier 1886 à Montagne-Fayel (Somme). Il est le fils d'Emile Alphonse Sueur (1857-ca 1921) et de Marie Héloïse Thuillier (1866-1945). En 1908, il épouse civilement Julienne Colard (1887-1974), originaire d'Oissy (Somme). De cette union naissent deux filles, Reine (1913-1969) et Fernande (1918-2007).

Emile Sueur fait partie de la classe 1906, matricule n° 1236, Bureau de recrutement d'Amiens. Mobilisé en 1914, Emile Sueur incorpore un régiment de brancardiers. Son carnet de route nous livre le détail de sa guerre. Après la guerre, les traumatismes psychologiques et physiologiques vont perdurer. Sa santé restera fragile suite à l'inhalation de gaz toxiques. Certains troubles sont directement liés au traumatisme de la guerre, comme le fait de s'arracher les cheveux.

Emile Sueur est décédé le 10 janvier 1948 à Montagne-Fayel (Somme).

"Le Carnet Noir, 1914-1919", récit d'Emile Sueur (1886-1948)

Cote/Cotes extrêmes

134J131 (Cote(s))

Date

1985

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives départementales de la Somme

Caractéristiques physiques

tapuscrit

Particularité physique

Couleur
papier

Origine

William André (1948-2012)

Biographie ou Histoire

Emile Sueur est né le 14 janvier 1886 à Montagne-Fayel (Somme). Il est le fils d'Emile Alphonse Sueur (1857-ca 1921) et de Marie Héloïse Thuillier (1866-1945). En 1908, il épouse civilement Julienne Colard (1887-1974), originaire d'Oissy (Somme). De cette union naissent deux filles, Reine (1913-1969) et Fernande (1918-2007).

Emile Sueur fait partie de la classe 1906, matricule n° 1236, Bureau de recrutement d'Amiens. Mobilisé en 1914, Emile Sueur incorpore un régiment de brancardiers. Après la guerre, les traumatismes psychologiques et physiologiques vont perdurer. Sa santé restera fragile suite à l'inhalation de gaz toxiques. Certains troubles comportementaux sont liés au traumatisme de la guerre, comme le fait de s'arracher les cheveux.

Présentation du contenu

Ces textes ont été retranscrits et illustrés par André William (1948-2012) à partir des notes originales de son grand-père, prises sur un petit carnet des agriculteurs de 1912.

Voici quelques extraits de ces notes :

-7 août 1914 : "Nous avons embarqué à la gare Saint-Roch d'Amiens à 22 heures du soir, partis à 9 heures du matin nous sommes arrivés à Dun-sur-Meuse où nous sommes débarqués sous une pluie qui nous a trempé comme une soupe [...]".

-12 septembre 1914 : "Nous sommes partis de Heiltz-le-Hutier à midi pour Rupt , nous sommes arrivés vers 4 heures de l'après-midi et nous avons ramassé les morts que les soldats du génie enterraient, nous en avons ramassé 52, tous des allemands. L'autre groupe en a ramassé 60 et 8 français [...]".

-11 octobre 1914 : "Dimanche. De Verrières : la nuit du 10 au 11, le canon n'a cessé de se faire entendre avec fureur sur les Ardennes [...]".

-24 décembre 1914 : "Journée du jeudi, nous avons été à Sainte-Menehould toujours pour évacuer des blessés, il nous en est arrivé 114 et le canon ne se faisait entendre que très peu souvent mais le soir çà redouble [...]".

-10 avril 1915 : "Samedi. Depuis le matin le canon ne cesse de se faire entendre, à midi un capitaine des artilleurs nous apprend que dans la nuit, à 11 heures, nous avons pris les Eparges [...]".

-19 avril 1915 : "Lundi. Elle reste dans le calme. A midi et demie, cinq de nos avions nous survolent, l'ennemi leur envoie ses obus pour empêcher de passer leurs lignes, mais vers une heure et demie comme j'étais en route de lire ma lettre datée du 1er avril, il nous arrive une distribution d'obus : le premier est passé sur moi, à peine si j'ai le temps de me coucher, aussitôt il en tomba un autre dans la rue en face de l'église, l'autre était un 105 qui tomba sur le clocher, qui traversa l'église, et quand on voyait que le pays était au bombardement, nous sommes allés nous réfuguer dans une cave. Là il en est éclaté encore près de cette cave qui n'a pas éclaté. Dans la cave nous avons reçu la terre par la lucarne, deux aussi sont tombés dans le jardin de l'école des filles, et d'autres en plaine. Quand nous sommes sortis, on recherche après ces camarades, les uns sortaient d'un côté, de l'autre mais pas de blessés de nous autres. [...]".

-25 avril 1915 : "Dimanche. Le matin il faut faire son sac pour partir au repos sur Verdun. Le canon français ne fait que cracher depuis la nuit. Nous devons quitter Haudiomont à 11 heures, nous apprenons que l'ennemi aurait attaqué dans la nuit et nous auraient pris une tranchée. Ils étaient tous saouls à l'éther. Nous avons contre attaqué et nous en avons pris deux ; d'autres disent qu'ils aurainet repris la gauche des Eparges aux allemands. Nous partons, le canon fait rage. [...]".

Langue des unités documentaires

Français