"Dons de mémoire" 2013-74 : archives de la famille Watteel

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"Dons de mémoire" : collecte d'archives privées sur la Grande Guerre

Présentation du contenu

La famille Watteel a confié aux Archives départementales de la Somme la numérisation d'une lettre écrite le 18 novembre 1918 par Henri Wattel. Dans cette lettre, il exprime tout son amour pour ses parents et pour sa patrie, mais aussi sa haine pour l'ennemi.

Henri Watteel est né le 14 septembre 1897 à Richebourg-Saint-Vaast (Pas-de-Calais). Il est le fils d'Aimé Watteel et de Germaine Boulinguez, qui se sont mariés le 22 septembre 1896 à Richebourg-l'Avoué (Pas-de-Calais).

Henri Watteel est incorporé le 7 janvier 1916 et arrive au corps le 9 janvier. Il passe au 19e Bataillon de Chasseurs à pied le 18 octobre 1916 sur décision du Général en Chef du 12 octobre.

Il fait son baptême du feu lors de l'attaque de Bouchavesnes dans la Somme (octobre 1916), puis se bat au Chemin des Dames (avril-mai 1917), dans les Vosges (juillet 1917-février 1918), puis participe à la deuxième bataille de la Somme (mars 1918).

Il est déclaré disparu à Grivesnes le 31 mars 1918 (jour de Pâques). En fait, il est fait prisonnier dans le parc du château de Grivesnes. Après un difficile et long périple, il est interné dans le camp de prisonniers de Soltau, situé à 80 kms de Hanovre. (Source : registre matricule militaire, Archives départementales du Pas-de-Calais, bureau de Béthune, classe 1917, n° 1786 - cote : 1 R 8329).

Il est rapatrié en France le 26 novembre 1918 et passe dans la réserve active le 7 janvier 1919.

Henri Watteel est décédé le 12 septembre 1974 à Béthune (Pas-de-Calais).

Lettre d'Henri Wattel, prisonnier de guerre, à ses parents

Cote/Cotes extrêmes

134J227 (Cote(s))

Date

18 novembre 1918

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives départementales de la Somme

Caractéristiques physiques

lettre

Origine

Watteel Henri (1897-1974), boucher épicier

Biographie ou Histoire

Henri Watteel est né le 14 septembre 1897 à Richebourg-Saint-Vaast (Pas-de-Calais). Il est le fils d'Aimé Watteel et de Germaine Boulinguez, qui se sont mariés le 22 septembre 1896 à Richebourg-l'Avoué (Pas-de-Calais).

Il a une soeur, Marie Gabrielle Germaine, née à Richebourg-Saint-Vaast (Pas-de-Calais) le 18 mars 1899.

Henri Watteel est incorporé le 7 janvier 1916 et arrive au corps le 9 janvier. Il passe au 19e Bataillon de Chasseurs à pied le 18 octobre 1916 sur décision du Général en Chef du 12 octobre.

Il fait son baptême du feu lors de l'attaque de Bouchavesnes dans la Somme (octobre 1916), puis se bat au Chemin des Dames (avril-mai 1917), dans les Vosges (juillet 1917-février 1918), puis participe à la deuxième bataille de la Somme (mars 1918).

Il est déclaré disparu à Grivesnes le 31 mars 1918 (jour de Pâques). En fait, il est fait prisonnier dans le parc du château de Grivesnes. Après un difficile et long périple, il est interné dans le camp de prisonniers de Soltau, situé à 80 kms de Hanovre. (Source : registre matricule militaire, Archives départementales du Pas-de-Calais, bureau de Béthune, classe 1917, n° 1786 - cote : 1 R 8329).

Il est rapatrié en France le 26 novembre 1918 et passe dans la réserve active le 7 janvier 1919. Mobilisé en 1940, il est à nouveau fait prisonnier et interné en Allemagne. Il est libéré en 1941 du Stalag IIA (Neubrandenburg) par les Autorités allemandes au titre d'ancien combattant de 14/18.

Henri Watteel est décédé le 12 septembre 1974 à Béthune (Pas-de-Calais).

Présentation du contenu

Le 18 novembre 1918, huit jours après sa libération, Henri Watteel écrit à ses parents. Il exprime tout son amour pour ses parents et pour sa patrie, mais aussi sa haine pour l'ennemi.

Voici quelques extraits de cette lettre :

"Libramont, le 18 novembre 1918. Mes chers parents bienaimés, Libre, enfin. C'est avec des larmes de joie que je vous envoie ces quelques lignes, je suis en ce moment dans le Luxembourg belge à Libramont, où j'attends avec impatience les troupes françaises qui doivent arrivées aujourd'hui ou demain. Nous sommes libre depuis huit jours [...]."

"[...] je ne saurai vous décrire maintenant toutes les misères que j'ai enduré ainsi que mes compagnons de captivité depuis 7 mois et demi que je suis avec ces monstres, voila un mois et demi que nous voyageons à pied en faisant 20 kms par jour en traînant de lourdes voitures et à coup de crosses de fusil par dessus le marché et comme nourriture 400 g de pain noir, des betteraves et du cheval pourri [...]."

"[...] je n'ai pas tant souffert les 17 mois de front chez nous que les 7 mois et demi passés avec les Boches, ces êtres immondes et vicieux indignes de l'humanité entière [...]."

"[...] Consultez la carte de France et voyez si nous n'avons pas fait aussi notre chemin de croix. Tout d'abord, j'ai été pris à Grivesnes dans la Somme et nous sommes arrivés le 5 avril à Saint-Quentin et ou pendant ce trajet à pied toujours nous n'avons pas eu quoique ce soit à se mettre à la bouche pour calmer la faim, mangeant des pissenlits crus et on se régalait forcément. Là nous avons entérrés des cadavres jusqu'à la fin d'Avril et le premier mai on a retourner dans la Somme à Nesle. Le 20 juin on a recommencé à voyager par étapes Nesle, Ham, Saint-Quentin, Guise ou ici nous avons été deux mois. Ensuite on a traverser les départements de la Somme, l'Aisne, un peu dans le Nord, toutes les Ardennes et nous voici dans le Luxembourg belge [...]."