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Depuis des années, David Rosenberg, historien et ancien archiviste et coordonnateur de la Coalition Urgence Darfour Pittsburgh, se rend à Amiens, en France, pour faire des recherches historiques sur le mouvement protestant dans la ville aux XVIe et XVIIe siècles.
Puis, durant l'été 2011, David Rosenberg s'est retrouvé très impliqué dans un autre projet en vue de commémorer les Juifs d'Amiens qui ont été déportés pendant l'occupation entre 1940 et 1944.
Ce projet s'est principalement construit en collaboration avec Guy Zarka, président de la communauté juive d'Amiens, Cécile Marseille, conseillère municipale de la ville d'Amiens, chargé de la liaison avec les groupes d'anciens combattants et les organisations représentant les victimes de la Seconde Guerre mondiale.
A partir de cette collaboration a émergé l'idée de constituer une collection d'archives concernant l'histoire de la communauté juive dans la Somme. David Rosenberg a recensé et sélectionné de nombreux documents issus de collections publiques ou privées. Ces archives ont été numérisées et mises en ligne par les Archives départementales de la Somme, pour servir l'histoire de la communauté juive dans la Somme.
Présentation du contenu
Cette riche correspondance de Raymond Goldwater raconte le périple d'un officier britannique juif à la fin de la seconde guerre mondiale en Europe, puis en Inde.
David Rosenberg écrit ces quelques lignes au sujet de cette collection :
"Le Lieutenant Raymond Goldwater est arrivé en France dans le contexte du débarquement allié (D-Day). Ses premières lettres, adressées à ses parents et amis en Grande Bretagne, sont datées le 10 juin 1944. Les presque 60 lettres permettent de suivre son parcours à travers la Normandie (région de Bayeux et de Caen), la Picardie (Amiens et Abbeville), les départements du Nord et du Pas-de-Calais (Boulogne-sur-Mer), la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne et, à partir de septembre 1945, l'Inde. Les lettres révèlent un homme curieux, aimant la lecture et très attaché à son identité juive. Il s'intéresse aux courants d'idées relatifs à l'établissement d'un Etat juif en Palestine. Peu après son arrivée en France, il assiste à un culte Israélite près de Bayeux. Les soldats y sont nombreux, mais pas les juifs de la région. En effet, "Sur les 114 Juifs du groupe de villages de cette zone," écrit-il à son frère Stan le 24 juillet 1944, "3 seulement restent, cachés par le mouvement clandestin ; les autres ont été trouvés et déportés." Pour l'histoire d'Amiens, au moment de la Libération (fin août - début septembre 1944), et surtout pour les affaires de la communauté Israélite, le témoignage de Raymond Goldwater est précieux. C'est lui qui, avec le chapelain anglican, trouvant la synagogue du 11 rue du Cloître de la Barge transformée en magasin de meubles, repéra les rouleaux du torah et remit sur pied pour la première fois depuis 4 ans les services dans la synagogue. La scène qu'il décrit où les soldats britanniques et les quelques juifs autochtones se retrouvent ensemble pour la première fois est très touchante. Sa rencontre avec Madame Marguerite Louria est également importante. Son mari, Léon Louria était président de la communauté Israélite de la Somme, mais lui et leur fille Renée furent pris dans la terrible rafle du 4 janvier 1944. A ce moment là, elle ne sait pas encore quel serait leur sort et Raymond Goldwater exprime son admiration pour son courage. Ses observations sur la haine des locaux pour les collaborateurs sont aussi indicatives et on trouvera d'intéressantes réflexions sur les attraits d'Amiens et les mœurs locales. La collection comporte également quelques photographies du Lieutenant Goldwater en uniforme."
Le 15 octobre 2012, les lettres et les photographies ont été confiées aux Archives départementales de la Somme par Sara Goldwater Pittack, nièce de Raymond Goldwater, pour être numérisées et mises en ligne.
Cote/Cotes extrêmes
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Caractéristiques physiques
Particularité physique
Origine
Biographie ou Histoire
Raymond Goldwater est né en 1918 à Hove, petite ville balnéaire sur la côte sud de l'Angleterre, à l'ouest de Brighton. Il est diplômé en droit de l'University of London. Tout au long de sa vie, M. Goldwater s'est impliqué dans les relations anglo-juives, exerçant les fonctions de président de l'Inter-University Jewish Federation of Great Britain en 1939-1940. A la fin de la seconde guerre mondiale, alors qu'il était lieutenant dans l'armée britannique, Raymond Goldwater participa à la libération d'Amiens. Il fut officier honoraire de l'United Synagogue of London, la plus grande communauté de Grande-Bretagne, dont il présida le comité d'aide sociale et le comité des publications. Il présida également le University Chaplaincy Board pour les étudiants juifs et le comité consultatif de l'Association for Jewish Youth. Outre deux ouvrages, Raymond Goldwater écrivit des articles dans Le ela, un périodique publié par la London School of Jewish Studies, et édita Jewish Philosophy and Philosophers. Un livre fut publié sous ce titre par la Hillel Foundation à Londres en 1962 et un second livre, Pioneers of Religious Zionism: Rabbis Alkalai, Kalischer, Mohliver, Reines, Kook and Maimon, consacré à la contribution des leaders religieux juifs du XIXe siècle au mouvement pour un foyer national juif, fut publié en 2005. Entre 2013 et 2016, Raymond Goldwater partage son temps entre New York et Israël. Il est décédé le 11 mars 2016 à New York et a été inhumé en Israël sur le mont des Oliviers.
Présentation du contenu
Cette lettre du 19 septembre 1944 a été transcrite par David Rosenberg. Voici cette transciption :
Dear Stan,
First of all there are a couple of things I would like you to do for me when you can arrange it. I have met over here a certain Mr and Mme Aczel and their two daughters. M. Aczel has a friend (a cousin I think) in England and would like to let him know that he is all right. Could you write to this cousin with the message that the Aczel family are alive and well? For obvious reasons I cannot say where they are. The address is Mr. Ernest Blau, 19 Belvedere Court N. 2. If not there he may be found at 115 Lyttleton Rd. N. 2. Marianne Aczel, the elder daughter, would like the same message sent to a friend of hers: Ms. Ruth F. Landerman c/o Mrs. Brooks, 3 Rosslyn Drive, Moreton, Wirral, Cheshire. Would you drop her a line also I do not want to write from here myself and I do want to do this for the Aczels as they have been really wonderful to us.
This Yom Tov [note: "Holy Day" or "holidays" in Hebrew] has been wonderful in every way. I managed by means of much dashing about to get to all the services which were held in the Shoul [note: Colloquial (Yiddish) word for Synagogue, literally "school"]. It was the first service held at the Shoul for four years and there were about thirty soldiers there as well as half a dozen of the French people gathered in the stone floored building lighted by two candles and empty except for the chairs, table and Ark with curtain which we had rigged up ourselves. [note: the Ark houses the scrolls of the Torah, the Hebrew text of the Five Books of Moses, a portion of which is read at every weekly Sabbath service]. We were all very conscious that this was a rather special occasion and you could feel the tenseness of deep emotion during the service. The French people were literally in tears and after I had said a few words to the others to explain the uniqueness of the service the rest of us were very much the same. I feel very proud to have taken a major part in recovering the Shoul and the thanks showered on me were something I shall never forget.
So we had our services which I conducted in the main myself and I should add that that we had three sifray torah (note: torah scrolls) which had been hidden during the German occupation. Some of us went to supper and lunch with the lady whom I have mentioned before and frankly I am amazed at the amount French people eat. First we had sumptuous hors d'oeuvres consisting of cucumber, lettuce, tomatoes, sardine, radishes and egg. Then came melon, believe it or not. After this we had French beans done in cream. Meanwhile we were drinking red and white wine and eating Madame's home made bread with butter. Then came duck as fine as any I've ever tasted after which we had a lettuce salad. We ended with fruit tart, fresh fruit and black coffee. Of course most of the stuff was black market which over here has not the odium of the black market in England - here every one who can afford it buys on the "marché noir". Incidentally I admire this French lady greatly: she dresses and makes herself up superlatively well and has retained her poise and carriage in spite of all she has been through. You would never know that her husband and two daughters are missing and that she does not expect to meet them again.
Her son expects to got to England in a fortnight's time : I have given him your Endsleigh Court address but told him you might not be there and, if not, arranged that he should leave a note at Student Movement House. If he cannot see you I have given him 85 Sanderson Rd as Aunt Roza speaks some French I believe. The name is Louria.
Thanks very much indeed for the books. Don't send any more just yet as I have done little reading lately and have enough books for some time. Could you send me some Colgate's Brushless Shave cream as I am running very low of it now. That is about all. Sorry I forgot all about your birthday. Many happy returns.
Ray
R. Goldwater
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