"Dons de mémoire" 2013-159 : archives de la famille Chombar

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"Dons de mémoire" : collecte d'archives privées sur la Grande Guerre

Présentation du contenu

La famille Chombar a confié aux Archives départementales de la Somme la numérisation d'un ensemble de documents concernant leur ancêtre Lucien Leclerc.

Lucien Leclerc est né à Thiverny (Oise) le 27 octobre 1891. Il est le fils de Louis Eugène Leclerc et de Julie Fleury. Mobilisé le 1er août 1914, il rejoint le 106e Régiment d'Infanterie. Il est caporal infirmier. Après la Grande Guerre, il rédige d'après ses notes prises sur le vif le récit de sa guerre. Il relate avec précision tous les évènements marquants : l'exécution de Marcel Loiseau le 14 octobre 1914, les combats acharnés aux Eparges, la bataille de la Somme, etc.

Les autres documents confiés montre le travail de recherche entrepris après la guerre afin de recueillir des témoignages pour la réhabilitation de Marcel Loiseau, fusillé à tort pour l'exemple. Celui-ci sera réhabilité en 1922 et son nom sera inscit sur le monument aux morts de Fontenelle-en-Brie (Aisne), où il est né le 1er décembre 1891.

Notes de guerre de Leclerc Lucien, caporal infirmier au 1er Bataillon du 106e Régiment d'Infanterie, du 26 juillet 1914 au 29 juillet 1919

Cote/Cotes extrêmes

134J178 (Cote(s))

Date

ca 1920

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives départementales de la Somme

Caractéristiques physiques

carnet

Origine

Leclerc Lucien (1891-19??), cultivateur

Biographie ou Histoire

Lucien Leclerc est né à Thiverny (Oise) le 27 octobre 1891. Il est le fils de Louis Eugène Leclerc et de Julie Fleury.

Il appartient à la classe 1911 et est enregistré dans le bureau de Compiègne sous le matricule 164 (Source : Archives départementales de l'Oise, cote RP994).

Mobilisé le 1er août 1914, il rejoint le 106e Régiment d'Infanterie. Il est caporal infirmier.

Il est cité à l'ordre du Régiment à quatre reprises :

- Citation n° 39 du 24 avril 1915 : "Depuis le début de la campagne, n'a cessé de se donner journellement aux blessés, aux malades, avec un zèle et un dévouement remarquables, apportant dans l'accomplissement de son devoir une patience et une ténacité admirables." ;

- Citation n° 118 du 24 juillet 1916 ;

- Citation n° 179 du 26 avril 1917 ;

- Citation n° 33 du 12 avril 1918.

Présentation du contenu

Carnet de route écrit après la Grande Guerre par Lucien Leclerc, caporal infirmier au 106e Régiment d'Infanterie, d'après ses notes prises sur le vif.

Voici quelques extraits de son carnet :

"[...] Le 30 [juillet 1914] grand préparatif dans les Cies. Les nuits des 30 et 31 l'on couche tout habillé et en alerte. Le 1er [août 1914] à 2 heures du matin, départ musique en tête, à l'anxiété de ces jours derniers a fait place à une sorte de coûte que coûte, on veut ête crâne malgré la tristesse intérieure qui ne se fait pas voir. [...]"

"[...] Les 5 et 6 octobre [1914]. 2 journées encore dures au bois Loclont. Pendant ces journées nous avons eu quelques blesés pendant ces 2 jours malheureusement pas tous par balles allemandes. La mort de Janisson père de famille (c'était le premier blessé qui expirait en pleine connaissance près de moi) me frappa fortement. [...] Note : Le soldat Louis Ernest Janisson est né le 15 août 1881 à Avize dans la Marne.

"[...] Le 10 [octobre 1914] au matin je vais en ligne à la tranchée de Calonne et j'apprends la mort d'Alphonse Landry. [...]" Note : le sergent Alphonse Landry est né à Villers-sous-Saint-Leu (Oise), le 20 février 1891.

"[...] Le lendemain 13 [octobre 1914] matin nous assistons à la fusillade de Loiseau. Triste souvenir, le pauvre était inculpé de "mutilation volontaire". Je crains bien qu'on ai fusillé un innocent. Notre médecin était désigné pour constater le décès et je fus au premier rang. Ses dernières paroles "Le commandant, puis je causer au commandant" ne furant pas écoutées. Qual souvenir frappant m'est resté de cette fusillade [...]." Note : Marcel Loiseau est né le 1er décembre 1891 à Fontenaelle-en-Brie (Aisne). Fusillé, il fut réhabilité en 1922.

"[...] 20 février [1915] Les Eparges [...] Depuis 3 jours, il y a eu des morts, le nombre en devient sérieux, il faut songer à faire le nécessaire pour les enterrer. Les musiciens font les fosses le jour, puisqu'il est impossible de transporter les blessés. Tous les inventaires sont à faire, travail pénible entre tous. [...]"

"[...] Le 19 [septembre 1916], nous quittons Taisnil pour Berthaucourt-les-Tesnes [Berteaucourt-lès-Thennes]. Nous restons les 20 et 21 et nous entendons déjà la forte cannonade - nous apprenons que la 127e D.I. [Division d'Infanterie] est déjà engagée et la brigade dont fait partie le 171e a déjà fortement écopée refoulant une contre-attaque boche en face Bouchavesnes. [...] Le 22 le matin de bonne heure nous prenons les autres et débarquons à Suzanne. Nous faisons l'attente à l'entrée de Suzanne [...] Là je vois Louis Merlin, il paraît qu'il va se déclencher quelque chose de sérieux contre les boches. Qu'est-ce qu'ils vont prendre ! [...]"