Archives de Raymond Goldwater, lieutenant de l'Armée britanique (134J2)

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Date

1944-1946

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Goldwater Pittack, Sara

Description physique

60 articles numérisés représentant 164 images

Origine

Goldwater, Raymond (1918-2016)

Modalités d'entrées

Depuis des années, David Rosenberg, historien et ancien archiviste et coordonnateur de la Coalition Urgence Darfour Pittsburgh, se rend à Amiens, en France, pour faire des recherches historiques sur le mouvement protestant dans la ville aux XVIe et XVIIe siècles.
Puis, durant l'été 2011, David Rosenberg s'est retrouvé très impliqué dans un autre projet en vue de commémorer les Juifs d'Amiens qui ont été déportés pendant l'occupation entre 1940 et 1944.
Ce projet s'est principalement construit en collaboration avec Guy Zarka, président de la communauté juive d'Amiens, Cécile Marseille, conseillère municipale de la ville d'Amiens, chargé de la liaison avec les groupes d'anciens combattants et les organisations représentant les victimes de la Seconde Guerre mondiale.
A partir de cette collaboration a émergé l'idée de constituer une collection d'archives concernant l'histoire de la communauté juive dans la Somme. David Rosenberg a recensé et sélectionné de nombreux documents issus de collections publiques ou privées. Ces archives ont été numérisées et mises en ligne par les Archives départementales de la Somme, pour servir l'histoire de la communauté juive dans la Somme.

Présentation du contenu

Cette riche correspondance de Raymond Goldwater raconte le périple d'un officier britannique juif à la fin de la seconde guerre mondiale en Europe, puis en Inde.
David Rosenberg écrit ces quelques lignes au sujet de cette collection :
"Le Lieutenant Raymond Goldwater est arrivé en France dans le contexte du débarquement allié (D-Day). Ses premières lettres, adressées à ses parents et amis en Grande Bretagne, sont datées le 10 juin 1944. Les presque 60 lettres permettent de suivre son parcours à travers la Normandie (région de Bayeux et de Caen), la Picardie (Amiens et Abbeville), les départements du Nord et du Pas-de-Calais (Boulogne-sur-Mer), la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne et, à partir de septembre 1945, l'Inde. Les lettres révèlent un homme curieux, aimant la lecture et très attaché à son identité juive. Il s'intéresse aux courants d'idées relatifs à l'établissement d'un Etat juif en Palestine. Peu après son arrivée en France, il assiste à un culte Israélite près de Bayeux. Les soldats y sont nombreux, mais pas les juifs de la région. En effet, "Sur les 114 Juifs du groupe de villages de cette zone," écrit-il à son frère Stan le 24 juillet 1944, "3 seulement restent, cachés par le mouvement clandestin ; les autres ont été trouvés et déportés." Pour l'histoire d'Amiens, au moment de la Libération (fin août - début septembre 1944), et surtout pour les affaires de la communauté Israélite, le témoignage de Raymond Goldwater est précieux. C'est lui qui, avec le chapelain anglican, trouvant la synagogue du 11 rue du Cloître de la Barge transformée en magasin de meubles, repéra les rouleaux du torah et remit sur pied pour la première fois depuis 4 ans les services dans la synagogue. La scène qu'il décrit où les soldats britanniques et les quelques juifs autochtones se retrouvent ensemble pour la première fois est très touchante. Sa rencontre avec Madame Marguerite Louria est également importante. Son mari, Léon Louria était président de la communauté Israélite de la Somme, mais lui et leur fille Renée furent pris dans la terrible rafle du 4 janvier 1944. A ce moment là, elle ne sait pas encore quel serait leur sort et Raymond Goldwater exprime son admiration pour son courage. Ses observations sur la haine des locaux pour les collaborateurs sont aussi indicatives et on trouvera d'intéressantes réflexions sur les attraits d'Amiens et les mœurs locales. La collection comporte également quelques photographies du Lieutenant Goldwater en uniforme."
Le 15 octobre 2012, les lettres et les photographies ont été confiées aux Archives départementales de la Somme par Sara Goldwater Pittack, nièce de Raymond Goldwater, pour être numérisées et mises en ligne.
 

Lt R. Goldwater, B/393/120 L.A.A. Regt (Light Anti-Aircraft Artillery Regiment), B.L.A. (British Liberation Army), 4 Oct. 44 : lettre de Raymond Goldwater à son frère Stan

Cote/Cotes extrêmes

134J2 (Cote(s))

Date

4 octobre 1944

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Ms Sara Goldwater Pittack

Caractéristiques physiques

Lettre manuscrite

Particularité physique

Noir et blanc

Origine

Raymond Goldwater (1918-2016), lieutenant de l'Armée britanique

Biographie ou Histoire

Raymond Goldwater est né en 1918 à Hove, petite ville balnéaire sur la côte sud de l'Angleterre, à l'ouest de Brighton. Il est diplômé en droit de l'University of London. Tout au long de sa vie, M. Goldwater s'est impliqué dans les relations anglo-juives, exerçant les fonctions de président de l'Inter-University Jewish Federation of Great Britain en 1939-1940. A la fin de la seconde guerre mondiale, alors qu'il était lieutenant dans l'armée britannique, Raymond Goldwater participa à la libération d'Amiens. Il fut officier honoraire de l'United Synagogue of London, la plus grande communauté de Grande-Bretagne, dont il présida le comité d'aide sociale et le comité des publications. Il présida également le University Chaplaincy Board pour les étudiants juifs et le comité consultatif de l'Association for Jewish Youth. Outre deux ouvrages, Raymond Goldwater écrivit des articles dans Le ela, un périodique publié par la London School of Jewish Studies, et édita Jewish Philosophy and Philosophers. Un livre fut publié sous ce titre par la Hillel Foundation à Londres en 1962 et un second livre, Pioneers of Religious Zionism: Rabbis Alkalai, Kalischer, Mohliver, Reines, Kook and Maimon, consacré à la contribution des leaders religieux juifs du XIXe siècle au mouvement pour un foyer national juif, fut publié en 2005. Entre 2013 et 2016, Raymond Goldwater partage son temps entre New York et Israël. Il est décédé le 11 mars 2016 à New York et a été inhumé en Israël sur le mont des Oliviers.

Présentation du contenu

Cette lettre du 4 octobre 1944 a été transcrite en partie par David Rosenberg. Voici cette transciption :

Dear Stan,

Thank you for your letter of the 25th. Now that the veil of censorship is lifting I can tell you that the town of the pretty, well-dressed girls where we recovered the Shoul and held the services was Amiens. Although badly damaged in parts it is still a handsome city with some fine public buildings including, of course, its famous cathedral. It is known in France as “le petit Paris” for its fashion and gaiety.

To go back to the beginning, we landed and remained for a considerable time north of Bayeux where the weekly Friday evening services were held. This town is typically medieval with its narrow cobbled streets and picturesque houses and is dominated by a magnificent Norman Cathedral, all of which are untouched. The same can hardly be said for some other places like Caen and Falaise, which are largely one staggering ruin.

After Bayeux area we were at Amiens and then Abbeville. This latter has suffered badly especially in 1940 and its people there have had a bad time of it. I cannot of course say where we are now.

There is little news else. I have finished "The Bright Pavilions", which is a typical historical romance, melodramatic, but quite well written. I have also just finished a collection of Maugham's short stories given me by the Aczels, most of which were excellent. I am now going to try my hand at a French novel. I enclose snaps of (left to right), Jim Cairns, Tom Dunn and self, taken at Amiens.

Ray

R. Goldwater